Amidst Vanished Words: Roselyne Sibille
Entre les mots évaporés
Entre les mots évaporés
s’absente le monde
dans un chaos de sens
La porte est vide
et les pétales gris
Les pieds de marbre fin contiennent le seul chemin
Comme la lune visite la nuit
son immensité sans mesure
seul le regard maintient le lien
J’habite entre deux ombres
J’habite entre deux ombres dont je cherche le nom
Je voudrais savoir leur parler comme les papillons
connaître le chant des plumes qui s’appuient sur le vent
m’approcher de la fête
devenir liseré
me pencher dans l’échancrure de la lumière
Il n’y a plus de berges
Un seul banc immense
pour accueillir ceux qui viendront
Et des journaux en langues étrangères
Le virage est dangereux
la terre lourde
La rivière remonte son cours
Entends-tu les soleils perdus dans les bois ?
Où est celui qui marchait en compagnie du vent ?
Il n’y a plus d’oiseaux et les rochers sont sourds
As-tu déjà mordu les nuages ?
Sauras-tu passer le seuil
entre la fin du soir et le début de la nuit ?
Appuieras-tu ton épaule sur les parois du clair-obscur ?
Il n’y a plus d’aiguille à la boussole et la neige le sait
Comment ta main séparera le feu de la fumée ?
Quel bouquet ferais-tu avec tes cauchemars ?
Essaieras-tu de parquer les loups ?
Il n’y a plus de berges
et les chevaux sont fous